Hina se dirigeait à présent vers la « salle de stockage ». Le laboratoire était tellement grand

qu’elle avait trouvé une carte normalement destinée aux employés. Lorsqu’elle l’a consulta,

un nom attira son attention : « salle de stockage ». Elle en était pratiquement sûre, les robots

de Dai se trouvait dans cette salle. Elle avançait le plus discrètement possible dans

l’immense bâtiment. Cependant elle savait qu’elle ne devait pas tarder. D’abord pour éviter

que les machines ne soient activées avant qu’elle n’ait eu le temps de faire quoique soit, mais

aussi parce qu’elle se rendait compte qu’elle faisait malgré tout beaucoup trop de bruit et

qu’elle serait bientôt repérée par les dizaines de scientifiques qui passaient et repassaient

dans les longs couloirs.

Au fur et à mesure que la jeune fille s’approchait de son but, les doutes grandissaient en elle.

Elle voulait sauver le monde, certes, mais qu’allait-elle faire concrètement ? Ou plutôt que

pourra-t-elle faire ? La vérité, c’est qu’elle n’en avait aucune idée. Elle était sortie en flèche

du bureau de son oncle, sans vraiment avoir élaboré un plan au préalable. Elle s’aperçut

soudain dans un élan de lucidité que son état psychologique impactait sur son état physique

et que sa cadence ralentissait de plus en plus. Elle s’arrêta un moment pour reprendre ses

esprits. « Ce n’est pas le moment de flancher Hina !, se répéta-t-elle en son for intérieur.

L’avenir de l’humanité toute entière repose sur tes épaules : hors de question de reculer !

Tu…tu improviseras une fois arrivée ! De toute façon, tu n’as pas vraiment le choix. Cette

salle est ton seul espoir. » Auto-persuasion. D’habitude cette technique ne fonctionnait

jamais. Mais à ce moment-là, elle sembla fonctionner étonnamment bien. Peut-être parce

que Hina n’avait d’autres possibilités que d’y croire. Mais le pourquoi du comment importait

peu. Le fait est qu’à présent Hina avait repris un rythme d’avancé relativement soutenu.

La porte de la « salle de stockage » était blindée, ce qui confirma l’idée de Hina concernant

l’emplacement des robots. Mais ce qui sembla au premier abord une bonne nouvelle n’en

était au final pas une et le léger enthousiasme qu’avait éprouvé Hina à la vue de cette porte

 s’envola presque immédiatement. Alors qu’elle se triturait la tête pour trouver un moyen

d’entrer, une sorte de miracle se produisit. Deux hommes vêtus de blanc sortirent de la

pièce laissant ainsi pendant une fraction de secondes la porte ouverte. Instinctivement, Hina

bondit sur ses pieds et se retrouva in extremis à l’intérieur de la « salle de stockage ».