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Chapitre 22
Les mois qui suivirent passèrent tout à fait normalement. J’étais vite devenue
l’artiste numéro 1 du pays. Chaque jour mon planning était surchargé : Séances
photos, concerts, enregistrements… Mais quelque chose me chiffonnait dans tous ça.
Melody semblait elle aussi troublée. On ne connaissait pas vraiment la raison mais
on sentait comme-si il manquait quelque chose, quelque chose d’apparemment très
important. Cette chose, ou plutôt cette personne, fit vite surface et l’évidence nous
sauta aux yeux. Un jour, alors que Mlle Ogawa me présentait mon emploi du temps
de la journée, je vis passer dans la rue une énorme voiture ressemblant à celles que
conduisaient les personnes de l’agence. J’aperçus à l’intérieur de celle-ci un jeune
garçon aux cheveux bleus. Kaito Soma : l’artiste numéro 2. Si je voulais rester au
top, il fallait que je le prouve en le défiant. Cependant, il fallait que je le fasse
subtilement pour ne pas que « mon plan » se retourne contre moi. Par chance, un
grand évènement allait bientôt arriver : le tournoi de pop. C’était une occasion
parfaite qui se présentait devant mes yeux. Mais ce qui m’attirait le plus dans ce
dernier, c’était la récompense qu’il y avait à la clé. Le gagnant aura le privilège de
faire une tournée et de visiter par la même occasion 5 grands pays du monde :
l’Amérique, le Brésil, l’Allemagne, l’Italie et enfin la France. Si je gagnais, je pourrais
enfin revoir Kanede.
Le tournoi avait lieu dans seulement 2 semaines et c’est pour ç que je m’entraînais
tous les jours avec force. Je ne pensais qu’à Kanede, nuit et jour. Mais dès le 2ème
jour de l’entraînement, Mlle Ogawa et M. Ota me réprimandèrent.
-Je ne comprends pas ! Qu’est-ce qui ne va pas ? Dîtes-le moi bon sang ! Comment
voulez-vous que je m’améliore si vous ne me corrigez même pas !
-C’est pas vrai tu es si aveugle que ça ? Ouvre-les yeux ! Je te préviens, si tu continues
à t’obstiner comme ça, j’arrête d’être ton coach !
-Je suis d’accord avec M. Ota, Hikari. Cela ne te ressemble pas. Tu me déçois
énormément.
-Mais…pourquoi ? Pourquoi êtes-vous tous contre moi tout à coup ? Que s’est-il
passé, nom de Dieu ! Expliquez-moi mes erreurs au lieu de me laisser patauger
comme…comme…Rooh et puis zut ! J’en ai marre je rentre à l’hôtel !
-Rose reviens voyons ! Le tournoi est dans seulement 2 semaines ! Tu n’as pas le
temps de te reposer !
Mais je ne l’écoutais plus. Je sortis de l’agence en retenant mes larmes. Mais qu’ai-je
fait de mal ? Ne regardant pas où j’allais, je me cognai contre quelqu’un.
-Aïe ! Oh ! Je suis vraiment désolée !
Devant moi se trouvait un garçon à lunettes qui avait l’air d’avoir mon âge.
-Non ce n’est rien. EH ! Vous allez-bien ? Pourquoi pleurez-vous ?
Les larmes avaient coulées toutes seules, sans que je ne m’en rende compte. Le jeune
homme m’escorta jusqu’à ma chambre grâce à mes indications. Après m’être essuyée
le visage, je l’invitais à entrer et lui servais une tasse de thé. Soudain, il enleva ses
lunettes. Je le reconnus de suite. Devant moi se trouvait mon rival : Kaito Soma.
Je me levai alors d’un bond.
-Tu dois sûrement me connaître, vue ta réaction. Mais moi, par contre, je ne te
connais pas. Pourrais-tu me dire comment tu t’appelles ?
Je réfléchis pendant quelques instants. Qu’est-ce que je devais lui dire ? Si je lui
donnais mon vrai nom, il devinera sûrement que je suis la princesse, à moins qu’il ne
soit un véritable idiot. Mais si je lui donnais mon nom de scène, il en profiterait peut-
être pour me jouer un tour et faire en sorte que je ne participe pas au tournoi.
-Hey ! C’est si dur de donner son prénom ?
-Et bien…oui. Mes parents m’ont toujours dit de ne jamais faire confiance aux
étrangers.
-Quoi ? Tu es sérieuse ? Je ne suis pas un étranger ! Je suis une star ! Et en plus je t’ai
raccompagnée jusqu’à chez toi. Enfin, si on peut appeler ça chez soi..
Il jeta un regard furtif aux meubles de la pièce. Hmph ! Je sais que ce n’est pas
vraiment une maison mais quand même ! Il pourrait la regarder d’une meilleure
manière ! >.<
-J’ai dit non, alors c’est non. Je ne te donnerais pas mon nom.
Il me regarda d’un air ahuri. Personne ne lui avait apparemment parlé sur ce ton
avant aujourd’hui. Je fus soulagée de voir qu’il n’insistait pas. Mais je me sentais
quand même assez coupable de ne pas donner mon nom à celui qui m’avait en
quelque sorte sauvée. Je me mis alors à chanter en espérant qu’il ne reconnaisse pas
ma voix.
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