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Chapitre 20
L’air ébahi des deux hommes me laissa penser que ma chanson ne leur avait pas plu.
Je sentis les larmes me monter quand tout à coup M. Ota s’écria :
-Incroyable ! Tout bonnement magnifique ! De toute ma carrière, je n’ai jamais
entendu quelqu’un chanter aussi bien ! Et ne me dis pas que tu as écrit les paroles
toute seule : je serai d’autant plus impressionnée.
-En fait, je…oui je les ai écrites toute seule…mais ce n’est pas quelque chose de si
extraordinaire…enfin je veux dire…il y a sûrement meilleur que moi…enfin je…
Je devenais de plus en plus rouge à chaque parole que je prononçais. Le producteur
me prit alors les deux mains et me regarda fixement.
-Je sens que je vais pouvoir faire de toi la plus grande artiste de tout le pays…
Félicitations, tu viens de sortir ton premier disque ! Nous verrons bien s’il deviendra
populaire ou pas mais compte sur moi pour te faire le plus de publicité possible
Darling !
-D…darling ?!
Je me sentais de plus en plus mal à l’aise en sa présence. Mais le principal était que
ma chanson lui avait plu. Et je pouvais enfin sortir mon album…Non ! Mon premier
CD ! Pas mon premier album ! Je me souvins tout à coup qu’un album était une
compilation de chanson d’un même artiste. Cela voulait dire que…
-…l’épreuve n’est pas encore terminée…
-Et oui Darling ! Tu ne viens de passer que la première partie du test. En réalité, ce
second examen est le plus long des trois alors il va falloir t’accrocher. Et je propose
qu’on se mette tout de suite à travailler sur ta prochaine chanson.
-Mais, je ne sais même pas si mon premier CD va plaire aux gens, je ne peux pas
commencer à travailler sur mon deuxième.
-Ne t’inquiète pas Darling ! Mon instinct ne me trompe jamais ! Je sais qu’il va se
vendre comme des petits pains. D’ailleurs, allons tout de suite faire une séance
photo pour pouvoir afficher ton portrait partout en ville, puis dans le pays et enfin
partout dans le monde ! HAHAHA
Il commença à rigoler d’un rire confiant. Un peu trop confiant à mon goût. Mais, à
part ça, je trouvais que M.Ota était très sympathique et assez drôle. Je rigolais alors
à mon tour d’un rire tout autre. Le directeur fit alors de grands yeux ronds et me
regarda comme si je venais de commettre le pire pécher du monde. Je m’arrêtai net
et me retournai vers le producteur. Il souriait et ne sembla pas vexer de ma réaction,
ce qui me soulagea vraiment. Lorsque nous sortîmes enfin de la pièce, M.Ota me
conduisit vers une salle pleine de caméras. Je saluai tout le monde et montai sur
l’estrade. J’étais à présent habituée à être prise en photo. Je bougeai avec grâce et
rapidité tout en faisant attention de ne pas faire tomber ma perruque. Quand la
séance photo prit fin, nous nous dirigeâmes vers une autre pièce destinée à créer le
design de l’emballage du CD. Le résultat était tellement beau que je n’arrivais pas à
me reconnaître au début. La journée se termina par une séance d’entraînement au
chant.
Epuisée, je rentrai à l’hôtel et subit à nouveau la colère de Melody. Mais celle-ci
m’apprit vite quelque chose qui allait changer ma vie à tout jamais…
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