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Chapitre 12
Je suivis Melody hors du train et avançai vers la sortie. Dès que je mis le pied dehors, une rafale de
vent me fouetta le visage. Je levai alors les yeux et fus tout de suite émerveillée par ce nouveau lieu.
D’immenses gratte-ciel sortaient du sol, surplombant la ville de leur hauteur majestueuse. Sur ces
derniers, de gigantesques panneaux publicitaires montraient des centaines de visages que je ne
connaissais pas. La rue étaient remplies de boutiques chics, de restaurant 5 étoiles et d’hôtels de 1ère
classe. Lorsque je sortis enfin de ma bulle, je posai mon visage sur Melody et vis sur le sien le même
sentiment d’émerveillement que j’éprouvais. Mais ce n’était pas le seul sentiment qui émanait d’elle.
Derrière son regard plein d’admiration, ses bras et ses jambes tremblaient. Elle avait peur. Après
avoir vu cela, je me mis moi aussi à éprouver de l’angoisse.
Après être restées au moins 10 minutes dans la même position, nous décidâmes enfin de demander
notre chemin à quelqu’un. Nous nous dirigeâmes alors vers la direction qu’on nous avait montrée et
nous retrouvâmes face à un immense bâtiment dont la porte d’entrée était surmontée par une
énorme pancarte sur laquelle était marqué le nom de l’hôtel. Aucun doute, c’était bien celui-là.
Devant cette porte, se trouvait un majordome. Il nous conduisit vers l’accueil et, voyant que nous
n’avions pas de bagages, s’en alla. Je me tournai alors vers la vieille femme qui se trouvait derrière le
comptoir et l’interpellai en m’éclaircissant la voix. Elle se retourna alors vers moi et me fixa de ses
grands yeux noirs.
-Que puis-je faire pour vous ?
-Nous voudrions réserver une chambre s’il-vous-plaît.
-Avec 1 lit ou 2 ?
-2 lits.
-Très bien ça vous fera 300$ la nuit. Combien de temps comptez-vous rester ?
Après qu’elle eut prononcé le prix, je me tournai vers Melody et vit qu’elle était aussi surprise que
moi. Je sortis alors l’argent que j’avais gagné en chantant dans la rue la dernière fois et demandai à la
dame de bien vouloir patienter pendant que je comptais les pièces et les billets que j’avais entre les
mains. Après avoir minutieusement compté la somme de ce qui restait de notre voyage, je ne fus pas
très étonnée de voir qu’il ne restait pratiquement rien. J’optais alors pour un nouveau plan.
-Malheureusement Madame, j’ai dépensé tout ce que m’avait donné ma tante dans les magasins de
cette ville. Comme vous pouvez le voir, j’ai finalement choisi cette magnifique robe en fourrure qui
coûte les yeux de la tête. Mais étant de sang royal, je ne me suis pas posée la question du prix. Ce qui
me met à présent dans une situation assez inconfortable.
-Attendez une seconde. Vous avez bien dit que vous étiez de sang royal ? J’ai bien entendu ?
-Oui c’est exact. Insinuez-vous que vous ne m’ayez pas reconnue ? Je suis Rose Hathaway White
IIIème du nom, future héritière du trône de notre magnifique pays.
-Oh veuillez m’excuser votre Majesté si je ne vous ai pas reconnue. Je suis vraiment confuse. Je peux
vous offrir mieux qu’une vulgaire chambre ! Si vous le voulez, la suite impériale est en ce moment
libre.
-Non pas la peine je vous assure. Il me semble que j’ai déjà assez abusé de votre bonté en ne pas
payant immédiatement la somme que je vous dois. Cependant, j’aimerais pouvoir rester assez
longtemps. Bien évidemment, la somme finale vous sera entièrement remboursée et votre pourboire
sera sûrement le plus élevé de tous les employés de cet hôtel.
-Je suis vraiment honoré de vous avoir rencontrée Votre Excellence. Voici les clés de votre chambre.
J’espère que votre séjour sera des plus agréables.
Une fois l’avoir remerciée comme il se doit, je me dirigeai vers l’ascenseur suivie d’une Melody
médusée. Dans la cabine, je me mis à éclater de rire devant l’air ébahi que m’offrait mon amie.
Lorsque nous fûmes enfin dans notre chambre, je commençai à me demander si ce n’était pas un peu
risqué de dévoiler mon identité ainsi. Mais cette pensée s’effaça vite de mon esprit. Après tout, jamais
l’idée de chercher dans une autre ville ne viendrait à ma tante. Enfin, c’est ce que j’espérais. Mais
j’arrêtais de penser à cela et me demandai plutôt ce que j’allais faire maintenant que j’étais arrivée à
destination. Je m’avançai vers la fenêtre et vis tout près de l’hôtel un immense gratte-ciel recouvrant
tous les autres. Je réussis à lire l’inscription sur la pancarte publicitaire accrochée au bâtiment. Cet
énorme immeuble était le siège de SuperStar, la plus grande station de musique du pays. Des étoiles
s’allumèrent dans mes yeux. Les émotions qui m’envahirent furent si puissantes que je me mis à
chanter pour les libérer.
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